10 février 2021
Twitch et contenu de marque, un mariage de raison
Devenu la nouvelle coqueluche du web en seulement quelques semaines, le journaliste télé Samuel Etienne est l’emblème sur Twitch d’une tendance qui n’en est qu’à ses balbutiements : le slow content. Ces fameux contenus qui gardent une valeur dans le temps. Si le chef d’orchestre de « Questions pour un Champion » le met au profit de l’information, les marques seraient bien inspirées de le mettre au service de leur marketing.
Dimanche 7 Février. 20h30. France 2. Le moment est venu pour Laurent Delahousse d’accueillir le nouveau streamer à succès Samuel Etienne sur le plateau du magazine dominical. L’animateur de la matinale de France Info est en direct simultané sur la plateforme américaine Twitch devant près de 30 000 spectateurs. Le décor est planté et le public de la 2 peut désormais découvrir le nouveau phénomène de la diffusion vidéo, connu initialement pour être le royaume des « gamers ».
Endurcie grâce aux confinements, Twitch est devenue une véritable alternative à YouTube et ringardise chaque jour un peu plus la télévision. Samuel Etienne et ses 230 000 abonnés y dépoussière la revue de presse, lui donne un nouvel élan chaque matin dans « La matinée est tienne ». Un pari osé, puisqu’il s’adresse à un public où un « viewer » sur deux a entre 18 et 35 ans.
Mais voilà, Samuel Etienne a relevé ce défi avec brio en imposant son style et en respectant les codes de la plateforme créée en 2011. A savoir, interaction et transparence. Proposer un contenu de qualité, éthique et respectueux sur Twitch au profit de l’information fonctionne. A l’image du journaliste de 49 ans, certaines marques et entreprises ont d’ailleurs récemment pris le train du slow content en marche pour diversifier leur création de contenu.
Contenu interactif et pédagogue pour EDF
Dernier en date, EDF. En diffusant des vidéos éducatives sur Twitch, le groupe a réussi son pari : attirer un public jeune, présent en masse sur la plateforme à l’occasion de la fête de la Science. Avec un contenu interactif, immersif et pédagogue dans une logique RSE, le géant de l’électricité a pu communiquer sur sa raison d’être, autour de la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique. Un message d’autant plus mémorable que l’opération s’est déroulée sur une semaine en compagnie d’un visage familier de l’univers scientifique, Jamy Gourmaud, gloire de « C’est pas sorcier ». L’avantage d’une diffusion en direct sur Twitch, c’est son chat, synonyme d’interaction absolue, dont EDF s’est servie pour répondre aux questions des spectateurs. En somme un slow content maitrisé grâce à :
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- un positionnement éditorial et expérientiel, performant, singulier et générateur ;
- une mise en œuvre de ce positionnement ;
- un plan évènementiel content et expérience stratégique.
Contenu évènementiel et diffusion responsable pour Ralph Lauren
L’entreprise française n’est pas la seule à s’être associée à Twitch pour marquer les esprits. A l’occasion des fêtes de fin d’année et pour communiquer sur ses dernières créations, la marque Ralph Lauren, connu pour son côté traditionnel, a cassé les codes en proposant à sa communauté de jouer avec le fameux ours « Polo Bear » afin de découvrir les vitrines de la marque dans le monde entier. L’objectif, récupérer des cadeaux. Le phénomène de « gamification » est un parfait exemple de ce qu’est le content marketing et de ce que le slow content peut permettre de faire sur la plateforme aux 15 millions d’utilisateurs quotidien. Divertir et offrir à ses consommateurs la possibilité de participer concrètement à l’évènement. Une expérience client totale puisque la soirée évènement s’est ponctuée par un concert live du groupe britannique The Vamps. Le slow content sur Twitch c’est aussi le moyen de créer des contenus recyclables, une stratégie de diffusion responsable que Ralph Lauren a su mettre à profit, le jeu « The Holiday Run » lancé lors de l’évènement étant aujourd’hui toujours disponible sur le site internet de la marque.
L’union entre le contenu de marque et Twitch est donc pertinente. Si la méconnaissance de la plateforme et de ses utilisateurs, considérés comme addictes à l’infobésité et au snack content, a pu décourager les marques à se lancer, aujourd’hui, force est de constater, que l’idylle ne fait que commencer.